Les Manuscrits de Vincent sont nés un soir d'Avril, au début du confinement imposé par cette satanée épidémie de Coronavirus.
Il est tard et je me mets en quête d'un livre à feuilleter pour m'endormir. Je me dirige donc vers mon bureau. Ce dernier est essentiellement composé de ma bibliothèque, qui est aussi bien rangée que le vide-poche de ma voiture (Et je ne souhaite à personne de vouloir un jour ouvrir ce compartiment de mon véhicule).
Je pousse donc une dizaine de bouquins pour tenter de dénicher la perle rare et tombe sur un feuillet de manuscrits griffonnés il y a quelques années, époque à laquelle j'écrivais le deuxième tome de la Quête d'Amilenon.

(manuscrits d'Amilenon - 2015)
Je me pose sur le fauteuil et commence à lire ce que mon cerveau avait cru bon de produire à ce moment. L'écriture est intéressante (en toute modestie bien entendu...), l'univers me plait toujours autant, mais il y a un souci.
Je ne reconnais rien.
A vrai dire, certains éléments sont familiers puisque le récit se déroule dans l'univers d'Amilenon. Mais les passages n'ont rien à voir avec ce que j'ai reporté dans l'édition finale de mes romans. Je continue donc ma lecture et me souvient alors que je tiens là des nouvelles que j'avais cru jeter dès la fin de leur production. Mauvaise qualité, absence de cohérence avec l'histoire principale, je devais bien avoir eu une raison pour ignorer ces manuscrits et vouloir les jeter en pâture a ma corbeille...
GROSSE erreur.
Non pas que je considère l'ensemble de mes écrits comme indispensable à la survie de l'humanité, loin de là. Mais comme le disait si bien Didier Barbelivien, il est essentiel de "laisser le temps au temps".
Combien de peintures, de chansons, de livres, ne nous ont dévoilé leurs charmes qu'après quelques années d'attente ; par le hasard d'un passage radio, d'une lecture de magazine ou d'une nouvelle visite de musée ?
La lecture du soir me prouvait en tout cas que mes goûts avaient évolués et que ce que je pensait peu intéressant il y a quelques années me semblait tout à fait convenable à présent. Passez fourni cependant pour en faire un roman ou un recueil de nouvelles.
L’idée des Manuscrits de Vincent étaient nés. Partager ce qui serait d'ordinaire mis au placard, faute de temps, faute d'envie, faute de courage.
Je me suis donc levé de ce fauteuil et me suis dirigé vers la cuisine. Dix minutes après, je revenais dans mon office, une tisane à la main ( la trentaine est déjà bien entamée...), et ai commencé à organiser la création de ce blog. Les minutes passant il semblait de plus en plus évident qu'il fallait également que ce blog soit nourri d'autres écrits, d'autres horizons, d'autres cerveaux.
Et surtout, d'autres sensibilités.
Partager un manuscrit n'a absolument rien à voir avec le fait de publier un livre. Un livre est ordonné, lu, relu, corrigé, formaté. Les dose d'intime, de passion, sont certes présentes, mais diluées au fil des étapes qui amènent à la publication.
Un manuscrit, lui, est pur, sauvage. Et d'autant plus difficile à partager !
C'est pourtant ce que je vous invite à faire via les Manuscrits de Vincent. Partagez ce que vous écrivez, confrontez-le au regard des lecteurs !
J'y publierai moi-même mes nouvelles, parfois tirées de l’univers d'Amilenon comme ces écrits retrouvés il y a quelques semaines, mais d'autre fois complètement différent de ce que j'ai pu écrire jusqu'à présent.
Alors rejoignez-moi et suivez le précepte de Cesare Pavese ! : " Il est beau d'écrire parce que cela réunit les deux joies : parler seul et parler à une foule. "
Avril 2019 - Vincent T. Morvan
